1945 et 1960. Le général de Gaulle à Morlaix.

 

"À midi quinze, sous un soleil éclatant, alors que les cloches sonnent à toute volée, le général de Gaulle arrive à l’Hôtel de Ville, sous les applaudissements". L’article du Télégramme du 9 septembre 1960 relate la venue du chef de l’État dans la cité du viaduc la veille.

 

De Gaulle 2 bis

 

"Follement acclamé", le général de Gaulle descend de sa voiture rue d’Aiguillon, face au café "Le Celtique" où il est accueilli par le Dr Jean Le Duc, maire de Morlaix. Après avoir salué les personnalités et la foule, le président de la République monte à la tribune pour une brève allocution. Après un déjeuner "intime" dans la salle des mariages, le cortège reprend la route pour Lannion.

Pour ces quelques heures de présence "gaullienne", la ville s’est pavoisée aux couleurs françaises, les fenêtres bordant le passage du convoi présidentiel regorgent de spectateurs enthousiastes. Les pompiers ont même dû intervenir pour faire évacuer du toit d’une maison de la place des Otages de nombreuses personnes imprudentes qui s’y sont placées pour mieux voir. La place des Otages est noire de monde.

 

Ce n’est pas la première fois que le général de Gaulle honore de sa présence la ville de Morlaix. Les archives municipales conservent sous la cote 21 Fi 3 treize photographies illustrant la venue du président du gouvernement provisoire de la République française (G.P.R.F.) le 21 juillet 1945.

Dans le Télégramme du jeudi 19 juillet, le maire, Jules Hyppolite Masson, est convaincu que "toute la population veillera à ce que la cité ait, ce jour-là, une physionomie particulièrement avenante. Toutes et tous auront à cœur d’accueillir dans l’ordre et l’enthousiasme le grand Citoyen…". À l’hôtel de ville, les plaques du souvenir sont décorées et fleuries. Au premier étage, des parterres fleuris sont disposés "avec goût par les ouvriers de la ville". Sur la façade de la mairie, une grande croix de Lorraine est installée. À l’entrée de la ville, rue de Paris, M. Gouriou, architecte de la ville, fait dresser deux grandes colonnes qui "montreront au chef du G.P.R.F. combien la population morlaisienne est sensible à l’honneur qu’il lui fait de venir lui rendre visite".

Enfin le grand jour arrive. "Jamais Morlaix ne vit foule si dense et si enthousiaste". Dès 9h du matin, une population nombreuse parcourt les rues de la ville. Le cortège présidentiel arrive de Saint-Brieuc vers 11h45 et s’arrête place des Jacobins. Le Général descend de son auto pour se rendre à pied à la mairie où se trouvent réunis la Lyre morlaisienne – société musicale – et les délégations des sociétés patriotiques. Tandis que les cloches des églises résonnent, la sonnerie "Aux champs" et "La Marseillaise" retentissent. Une jeune fille, Mlle Normand, offre un bouquet de fleurs au Général. Le chef du gouvernement provisoire dépose ensuite une gerbe devant la plaque du souvenir. Une minute de silence est observée tandis que la Lyre exécute la sonnerie "Aux morts". Les autorités civiles, militaires et religieuses et notamment les 60 maires de l’arrondissement sont présentés au Général dans la salle des mariages. Du balcon M. Masson puis le général de Gaulle prononcent des discours.

À midi 30, le Général sort de l’Hôtel de Ville. Il passe devant la foule, fait le tour de la place Thiers et de la place Émile-Souvestre. Rue d’Aiguillon, il fait enlever la corde du barrage pour se mêler au public qui l’acclame. Un déjeuner rapide pour 90 couverts est servi à l’Hôtel de l’Europe par M. Pichon.

Le Général quitte Morlaix à 13h33 pour Brest "follement applaudi". "Ainsi prend fin une cérémonie qui marquera dans l’histoire de Morlaix". Une cérémonie rondement menée, et chronométrée, de moins de 2h…

 

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Photographies : Le général de Gaulle acclamé par la foule. 21 juillet 1945

 

 Archives municipales de Morlaix